À l’occasion du salon de l’escalade, la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade a officialisé la signature d’un partenariat avec la LPO pour rendre la pratique de l’escalade en milieu naturel plus responsable.
Bien que sensibles aux enjeux environnementaux – les espaces naturels étant leur terrain de jeu -, les pratiquant(e)s d’activités de pleine nature ont, malgré tout, un impact non négligeable sur la biodiversité. C’est pour cette raison que la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade (FFME) et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) ont signé une convention de partenariat pour prôner une pratique de l’escalade plus responsable.
Des sports de pleine nature plus impactant qu’on pourrait le penser
En 2018, une étude intitulée « L’empreinte carbone des pratiquants d’activités sportives » révélait que les activités de plein air étaient les plus émettrices de gaz à effet de serre. Dans le top 5, se trouvaient notamment la plongée, le surf et l’escalade. Ces émissions sont notamment dues aux déplacements pour se rendre sur les lieux de pratique, souvent peu accessibles en transport en commun ou à vélo. S’ajoute à cela, l’envie de se rendre sur des « spots » mondialement reconnus et qui nécessitent le recours à l’avion.
Les lieux de grimpe se trouvent essentiellement dans des écosystèmes fragiles où la présence de l’homme peut laisser de lourdes traces. Comme le rappelle la FFME, « une telle excursion dans la nature est une incursion dans un milieu vivant. Souvent invisible, mais toujours présente, la faune sauvage est tout autour de nous. Chamois, bouquetins, faucons, aigles… De nombreux animaux se nourrissent, se reproduisent et trouvent refuge dans des espaces essentiels à leur survie. Certaines espèces sont plus sensibles au dérangement que d’autres, et doivent alors faire l’objet d’une attention particulière lors d’une sortie. »
Dans le cadre de son programme Biodiv’sports, la LPO avait notamment édité en 2024 un document « Escalade et faune sauvage » pour sensibiliser les grimpeur(se)s à ces sujets. C’est dans cette continuité que l’association de protection de l’environnement s’est rapprochée de la FFME, pour favoriser une cohabitation respectueuse entre la faune sauvage et les pratiquant(e)s d’escalade en milieu naturel.
Collaborer de manière territoriale
Par ce partenariat, les deux structures vont collaborer sur plusieurs volets stratégiques en local. Le premier objectif est de faciliter les relations entre les antennes territoriales de la FFME et de la LPO avec un gros focus sur les « éventuelles difficultés rencontrées au sujet de la cohabitation avec la faune sauvage ». Cette union doit aussi permettre de « définir les zones présentant de forts enjeux sportifs et/ou écologiques ».
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La prise en compte plus systématique des enjeux de biodiversité dans le développement des activités d’escalade, via des actions spécifiques adéquates – comme la fermeture temporaire de certains secteurs en cas de nidification d’une espèce protégée – fait également partie des priorités. Enfin, les deux entités veulent continuer à sensibiliser toujours plus les pratiquant(e)s, par la co-construction et la diffusion de contenus pédagogiques pour développer les connaissances à propos de la biodiversité sur les sites de pratique, et par une meilleure prise en compte de ces thématiques.
« Nous nous réjouissons de ce partenariat avec la LPO, qui symbolise un engagement fort de notre part en faveur de la préservation de l’accès aux sites naturels tout en étant acteurs de la protection de l’environnement. Ensemble, nous montrerons qu’il est possible d’allier pratique de l’escalade et respect de la biodiversité » a déclaré Alain Carrière, président de la Fédération, au sujet de cette collaboration.
Alors que nous vivons la 6ème extinction de masse avec un effondrement de la biodiversité sans précédent et très inquiétant – déclin mondial de 73% des vertébrés sauvages sur la période 1970-2020 selon le Rapport Planète Vivante 2024 (WWF) – il est de bon ton de voir des acteurs du sport travailler main dans la main avec des ONG agissant pour la protection de l’environnement.