L’année 2020 se termine, l’occasion pour Ecolosport de faire une série rétrospective autour de 6 thèmes piochés dans la Charte des 15 engagements éco-responsables : innovations, sensibilisation, alimentation, déchets, énergie et mobilité.
Rétro 2020 (6/6) – Pour ce dernier épisode, Ecolosport s’est intéressé à la mobilité et au covoiturage, mode de transport respectueux de l’environnement et idéal pour aller au stade. Zoom sur les start-ups Popsleigh et StadiumGO.
Entretiens croisés avec deux petits princes de la mobilité douce : Julien Fichet, fondateur de Popsleigh, solution de covoiturage spécialisée dans les événements sportifs et culturels, et Romain Lauvergnat, fondateur de StadiumGO, plateforme exclusivement dédiée à la mobilité entre supporters pour se rendre au stade. Rencontres.
Comment vous est venue l’idée de création de votre start-up ? Quand a-t-elle été créée et combien êtes-vous à y travailler ?
Julien Fichet : L’idée est venue en organisant l’enterrement de vie de garçon de mon meilleur ami. On avait réservé des taxis qui ne sont pas venus ! On a donc pris nos voitures, tout s’est bien passé et c’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer une appli de covoiturage pour sortir en soirée. Par la suite, je me suis vite rendu compte que ce type d’appli présentait aussi beaucoup d’avantages pour aller à un concert ou un match ! Et l’idée de Popsleigh était née ! C’était fin 2015, pour une première version de l’appli qui est sortie fin 2017.
Romain Lauvergnat : Les prémices de StadiumGO datent de 2014, lors d’un projet de fin d’études pour lequel j’ai créé la toute première version, qui s’appelait d’ailleurs à l’époque Easyfoot. L’idée partait d’un besoin personnel car j’aime me balader de stades en stades le week-end, ce qui représente un coût financier important. J’ai naturellement fini par me tourner vers le covoiturage. Je me suis vite rendu compte qu’il me manquait cette ambiance d’avant-match, ces échanges passionnés autour du match et des enjeux du jour, j’ai donc décidé de créer une plateforme dédiée rassemblant tous les passionnés en une seule communauté. On a lancé l’application assez récemment, en août 2019. La fameuse épidémie de Covid-19 nous a rapidement stoppés malgré des premiers pas très encourageants aux côtés de la Ligue de Football Professionnel et l’Olympique de Marseille. On est une équipe déterminée de 4 personnes et on se bat au quotidien pour faire du covoiturage le nouveau réflexe pour aller au stade !
A la genèse du projet, l’idée principale était-elle plutôt de fédérer une communauté de personnes autour d’une même passion et de vivre une expérience unique, ou aviez-vous déjà une conscience écologique et une volonté de réduire l’empreinte carbone dans les transports pour ce type d’évènements ?
Julien Fichet : Au départ, l’idée était de proposer une solution de transport facile pour aller à un événement, conviviale et économique pour les passagers et conducteurs. L’amélioration de l’empreinte carbone était présente dès le départ mais plutôt comme une conséquence positive et non la cause.
Romain Lauvergnat : L’idée de base reposait essentiellement sur la dimension sociale du trajet, renforcée par la mise en relation entre personnes qui partagent une même passion. Vivre une expérience forte un jour de match était, pour nous, un pré-requis pour tous les supporters et c’est comme ça que l’on a démarré, sans pour autant négliger l’aspect écologique. Au fur et à mesure de l’avancement de la première version, on s’est intéressé à ce sujet beaucoup plus profondément et on a pris conscience de l’impact réel que ça pouvait avoir à grande échelle. Dès lors, nous avons naturellement inclus l’éco-responsabilité des événements sportifs, encouragés par la Charte des 15 engagements, dans notre mission au quotidien et nous travaillons activement sur l’ensemble des sujets qui gravitent autour de la mobilité et son impact sur les émissions de CO2 lors des déplacements vers un événement sportif.
Quelle est la typologie de vos clients ? S’agit-il seulement de supporters, de fans engagés ou bien des clubs professionnels, des fédérations sportives ou autres institutions s’intéressent à ce mode de transport et vous contactent de plus en plus ?
Julien Fichet : Initialement, le modèle économique de Popsleigh reposait sur une commission prise sur chaque partage de frais. Nos clients étaient alors uniquement les utilisateurs. Ce partage des frais reste possible mais pour répondre au besoin de covoiturage pour des distances plus courtes (par exemple 20km pour venir voir un match), où le partage des frais est moins incitatif, nous avons créé l’offre Premium qui permet d’envoyer une incitation au covoiturage (place gratuite pour un prochain match ou bon d’accès pour un parking VIP de covoiturage) et de recevoir les statistiques. Dans ce cas, le client est le club qui propose la solution à son public. Nouveauté en 2020 : nous proposons aux clubs de faire parrainer l’initiative par un partenaire du club, ce qui revient à inciter au covoiturage tout en augmentant les revenus jour de match du club. Le contexte actuel a bien évidemment stoppé cette dynamique mais nous avons de beaux projets avec des clubs de rugby ou de football qui sont intéressés.
Romain Lauvergnat : Notre mission est de permettre à chaque supporter d’avoir un moyen simple de se rendre au stade, accessible, et qui lui permet de vivre une expérience forte en voyageant avec des personnes qui partagent eux aussi cette passion. C’est donc l’ensemble des supporters qui sont nos utilisateurs finaux et avec lesquels on travaille quotidiennement pour continuer de faire évoluer la plateforme. Pour arriver à remplir pleinement cette mission, il est important pour nous d’être entourés des acteurs du sport professionnel que sont les clubs, institutions (ligues, fédérations) et autres. Pour les organisateurs d’événements signataires de la Charte des 15 engagements éco-responsables du Ministère des Sports et de WWF à la recherche de nouvelles expériences, ils se montrent très intéressés à l’égard de notre solution depuis son lancement. On a d’ailleurs rapidement établi une collaboration avec la LFP et l’OM. On a également deux beaux partenariats à annoncer prochainement, et on continue d’échanger avec de nombreux clubs professionnels et institutions du sport dans sa globalité puisque notre ambition à long terme est de pouvoir étendre au maximum le catalogue de sports et de compétitions disponibles sur StadiumGO.
A l’aube de 2021, que peut-on vous souhaiter ?
Julien Fichet : Le retour du public dans les stades si les conditions sanitaires le permettent !
Romain Lauvergnat : Je pense que nous sommes tous unanimes, nous ne souhaitons qu’une seule chose : le retour du public au stade ! Des stades vides, c’est triste, et quand en plus notre activité repose essentiellement sur la fréquentation des stades, il est naturellement crucial pour nous que cela redémarre. Souhaitons nous de nouveaux partenaires, une communauté grandissante et un impact éco-responsable important sur les événements sportifs. Pour le reste, on retourne au travail dès demain !