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Tennis : l’opération Balle Jaune pour rendre le tennis plus durable

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Lors de compétitions internationales, les balles de tennis sont renouvelées tous les 7 à 9 services ! Heureusement, avec l’opération Balle Jaune de la Fédération Française de Tennis, elles trouvent une seconde vie ! On vous explique tout.

La FFT a mis en place en 2009 l’Opération Balle Jaune, dans le cadre de la Charte environnementale signée avec le Ministère du Développement Durable et l’ADEME, déjà abordée sur Ecolosport. En partenariat avec la marque Wilson et le COVED, industriel spécialisé en traitement des déchets, le projet vise à sensibiliser ses 8.500 clubs et ligues affiliés afin de récupérer les balles en fin de vie.

Concrètement, des bacs de recyclages sont mis en place dans les clubs partenaires. Le COVED réalise ensuite une collecte annuelle sur tout le territoire national. Les composants des balles sont ensuite séparés par un processus de soufflage. Le caoutchouc est ensuite mélangé à de la résine puis coulé afin de produire des sols sportifs. Ces derniers sont offerts à des structures sociales tels que des centres de rééducation, des instituts médico-éducatifs, des instituts d’éducation motrice ou encore des hôpitaux pour enfants. A ce jour, 44 sols sportifs ont pu être réalisés après avoir récupéré 13,1 millions de balles depuis 2009. Il faut environ 50,000 balles pour récupérer 1 tonne de granulat de caoutchouc et ainsi produire 100m2 de terrain.

Cette initiative est donc ancrée dans des principes environnementaux et d’économie circulaire avec le recyclage et la réutilisation des composants mais également sociaux à travers le parrainage d’infrastructures dans le besoin.

Le projet est soutenu par Stéphane Houdet, joueur professionnel en fauteuil ayant obtenu 46 titres en simple et 96 en double notamment aux JO 2008 et 2016, en Grand Chelem et aux Masters : « Être ambassadeur de l’Opération Balle Jaune, c’est aussi réfléchir à de nouvelles formes d’utilisation des balles usagées ou des granulats. Et il y en a plusieurs ! On peut faire beaucoup de choses avec une simple balle de tennis. J’ai appris par exemple qu’on pouvait les utiliser comme isolant dans la construction ou la rénovation des bâtiments et j’espère voir un jour cette piste se concrétiser. J’aimerais aussi qu’on puisse, à moyen terme, installer à l’occasion d’événements de promotion du tennis, des terrains en granulats sur les parkings de supermarché. On toucherait ainsi une population qui n’a pas forcément accès aux clubs de tennis. »

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© FFT

Nathalie Dechy est également ambassadrice après avoir jouée au niveau professionnel jusqu’en 2009, obtenant ainsi un titre en simple, 7 en double et un en double mixte : « Nous pouvons être fier de l’Opération Balle Jaune. Recycler le matériel sportif, et donc les balles, est très important. Sur un tournoi, la durée de vie d’une balle est limitée à 9 jeux ! Heureusement, elles trouvent une seconde vie et sont réutilisées pour l’entraînement. »

A l’échelle locale également certains organisateurs de tournois cherchent à sensibiliser les pratiquants à l’instar des Internationaux de Strasbourg.

Quel impact des balles pour l’environnement ?

La production mondiale annuelle de balles de tennis est estimée à 325 millions d’unités, dont 17 millions consommées chaque année en France, selon la Fédération Française des Industries du Sport et des Loisirs. Chaque unité produite parcours plus de 80.000 km et traverse 11 pays avant d’arriver entre nos mains.

Les tubes emballant les balles de tennis sont généralement produits en plastique vierge. Effectivement, les balles de tennis doivent rester dans un environnement pressurisé pour maximiser les propriétés des balles – notamment le rebond. Pour cette même raison, seulement 3 à 4 balles peuvent être vendues dans chaque contenant. L’utilisation de tubes en matériaux recyclés est difficile et ne permettent pas toujours d’offrir un environnement propice. En effet, le plastique recyclé peut contenir des trous microscopiques qui peuvent dépressuriser le tube.

De plus, la balle de tennis en elle-même est traditionnellement conçue comme étant un produit à courte durée de vie et difficile à recycler de par sa composition. Le cœur de la balle de tennis est en caoutchouc, un composant notamment produit sur des terres déforestées en Asie. La feutrine quant-à-elle est généralement composée d’un mélange de laine et de nylon. Ce dernier est un composant plastique produit grâce à la pétrochimie qui libère des particules microplastiques lors des frappes, polluant ainsi l’air et les océans.

L’utilisation des balles est également limitée. Il est estimé qu’un tube de 3 à 4 balles peut durer 3 à 4 séances pour un joueur amateur soit environ 8 à 10h, uniquement 2h en compétition et 30 minutes au niveau professionnel. Ainsi, lors de compétitions internationales, les balles sont renouvelées tous les 7 à 9 services.

Chaque année, 95 000 balles sont utilisées lors de l’US Open, 65 000 pour Rolland Garros et 54 000 pour Wimbledon. Pour ce dernier, ce sont plus de 3,5 tonnes de déchets – sans compter les emballages – pour 2 semaines de tournoi. Si les balles ne sont pas recyclées, il leur faudra plus de 400 ans pour se décomposer.

© Wilson

Produire des balles de tennis durable

Il y a donc de nombreuses entraves à la production durable de balles de tennis. Cependant, Wilson a innové avec la gamme haute performance Triniti, en 2019. La durabilité des balles de la gamme a été multipliée par 4 pour réduire leurs renouvellement et sont vendues dans un tube recyclable (mais pas encore en matériaux recyclés). De plus, les balles ne requièrent pas d’environnement pressurisé.

La préoccupation environnementale du tennis dépasse également les frontières. Aux Pays-Bas, l’entreprise Renewaball® a créé la première balle de tennis 100% recyclable. En effet, la start-up néerlandaise a mis en place un système de recyclage similaire à celui de l’Opération Balle Jaune. Les balles sont décomposées, puis le caoutchouc est réutilisé pour créer de nouvelles balles avec une feutrine faite en laine et coton dans un emballage pressurisé et recyclable.

Bien que peu d’informations soient disponibles concernant la réutilisation de la feutrine, l’organisation Recycle Balls aux Etats-Unis innove en la matière. Effectivement, outre la production de textile recyclé, elle propose également des sols pour arènes équestres réutilisant à la fois le caoutchouc et la feutrine. De quoi rendre le sport équestre plus durable dans la foulée !

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