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Ces runners qui prennent soin de la planète

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En partenariat avec le magazine Les Sportives, média de fond de référence du sport féminin. Retrouvez cette interview dans le double n°20-21 des Sportives.

Et si vous profitiez de votre séance de running pour prendre soin de la planète ? De plus en plus de runners souhaitent associer l’utile à l’agréable, en participant à des courses éco-responsables ou en réalisant des séances de plogging. Explications.

Courir pour la planète, ne serait-ce pas la nouvelle tendance ? L’engouement au-tour du running est tel que des runners écolo-convaincus se retroussent les manches pour réduire l’impact de leur pratique et des événements. « Lorsque j’ai organisé ma première course à pied solidaire, certains usages m’ont semblé aberrants comme l’utilisation d’objets jetables, de nombreux produits low-cost « made-in-bout-du-monde » ou encore de milliers de petites bouteilles en plas-tique… » explique Mélanie Cambon, l’instigatrice de Run for Planet, un événement qui veut sensibiliser le grand public et les entreprises aux défis écologiques et sociaux. « Mon ambition est d’en faire la course la plus aboutie en termes d’éco-conception et de reverser chaque année l’intégralité des bénéfices à des associations qui agissent activement en termes de préservation de l’environnement. » Quatre ont été sélectionnées, à chaque coureur(se) de choisir celle qu’il ou elle préfère : la Ligue de protection des oiseaux, Médecins du Monde, L214 – Étique et Animaux ou Sea Shepherd.

Sa première édition a eu lieu l’été dernier à Paris, Lyon et Bordeaux, malgré des difficultés évidentes « liées au contexte sanitaire. Tout au long de l’année, il a fallu tout préparer sans certitudes et sans aucune visibilité. Je pressentais que des jauges très basses allaient être imposées… C’est malheureusement ce qui est arrivé. » 2.500 runners ont ainsi participé à cette édition, nombre restreint par les mesures gouvernementales. « Elles ne nous ont pas permises non plus – comme je le souhaitais – de faire du 100 % vrac au ravitaillement, la circulaire du ministère des Sports imposait des barres de céréales emballées individuellement. » Parmi les autres initiatives, Run For Planet a collaboré avec Veets et Gobi, qui, respectivement, fabrique des chaussures et commercialise des gourdes réutilisables made in France ; et Dott, opérateur de trottinettes électriques. L’organisation s’est aussi imposée le lavage de 2.000 ecocups tricolores et neutres pour éviter l’utilisation du plastique à usage unique, s’est astreinte à la récupération des puces des dossards pour les réutiliser l’année prochaine et a enfin distribué des médailles en bois aux participant(e)s, qui n’ont d’ailleurs pas eu de t-shirt finisher, dans une démarche de sobriété. « Certains choix ont demandé de gros efforts logistiques et de l’huile de coude. Mais ça en vaut la peine ! » se réjouit Mélanie Cambon.

Mélanie Cambon Run for Planet Ecologie Running Ecolosport

Une deuxième édition verra le jour en 2022, sur les mêmes bases que la première mais avec plus d’ambition. « Nous irons plus loin en termes d’éco-conception, de sensibilisation à l’écologie et d’invitation à l’action » dévoile l’organisatrice, qui devrait accueillir l’association militante la Fresque du Climat. Elle poursuit : « Pour la prochaine, j’aimerais recevoir à Paris et à Bordeaux des personnalités publiques en-gagées dans l’écologie et qui m’ont personnellement inspirée telles que l’écrivain Cyril Dion, la militante Camille Etienne, le réalisateur Yann Arthus-Bertrand ou encore le journaliste Hugo Clément. »

Des séances de plogging pour un monde plus propre

Le plogging est l’autre nouvelle tendance. Né en Suède en 2016 de la contraction de « running » et « plocka upp » (« ramasser » en français), le plogging consiste à profiter d’une session de running pour collecter les déchets qui encombrent le chemin de nos runners. Une façon d’ajouter du sens à sa pratique, qui séduit toujours plus de pratiquant(e)s. Deux jeunes hommes s’en sont emparés ces derniers mois et enchaînent les éco-aventures… et les records du monde ! Nicolas Vandenelsken est de ceux-là. Il a créé l’association GreeNicoTour et part courir sur les routes de France pour les nettoyer et sensibiliser les plus jeunes. Il s’est d’abord fait connaître lors du Tour de France 2020, sur lequel il travaillait, et au cours duquel il ramassait les détritus lors de séances de running post-étapes. « J’ai rempli 25 sacs de 30 litres, soit 45 kg de déchets ramassés, seul, sur 106 kilomètres » nous disait-il à l’époque. « C’est à la fois peu et beaucoup. Je n’en ai jamais eu zéro sur mon parcours, même sur les endroits préservés comme le Mont Aigoual. »

Nicolas Vandenelsken GreeNicoTour Plogging Ecologie Sport Ecolosport
© Pascal Bonnière / La Voix du Nord

Depuis le mois d’août, il a entamé un autre tour de France, en courant. L’idée ? Réaliser chaque matin entre 30 et 40 kilomètres en ramassant les masques et déchets qui jonchent le sol de son parcours, et sensibiliser les enfants l’après-midi par du plogging et différents ateliers, comme la Fresque du Climat. « Mon but est d’alerter sur le réchauffement climatique ainsi que sur l’impact de la surconsommation », ajoute Nicolas. Ce rythme effréné – qui ne lui fait guère peur – doit lui faire traverser de nombreuses régions françaises durant quatre mois, la grande arrivée à Paris étant prévue le 11 décembre. Nicolas Vandenelsken ne souhaite pas réaliser cette performance en solitaire. Son envie est de rassembler de nombreux runners au- tour de lui sur chaque étape. « La plus grosse difficulté est de trouver des personnes qui pourront se relayer sur le vélo logistique à mes côtés » détaille celui qui aimerait aussi dormir chez l’habitant chaque soir, pour sensibiliser toujours plus.

En avril dernier, lors de sa préparation, Nicolas a par ailleurs réalisé l’un des deux records du monde de plogging, celui par équipe. Du côté de Valenciennes, l’équipe du GreeNicoTour a ramassé 270 kg de déchets, dont 197 masques, en parcourant 59 kilomètres en moins de 10 heures. « Nous étions neuf, et d’autres runners nous ont rejoint en cours » expliquait Nicolas Vandenelsken à l’époque. « Parmi ces neuf coureurs, deux ont parcouru l’intégralité de la distance, le reste de l’équipe s’étant relayé entre la course et les vélos-remorques. »

L’autre record est détenu par Clément Chapel, en individuel. Le Montpelliérain a réussi l’exploit de ramasser, sans assistance et en 10 heures et 10 minutes, 55 kg de déchets, dont 214 masques, sur 64 kilomètres. Il a réalisé cette prouesse lors de la préparation du Ploggathon 100, un défi solidaire pour la planète qui a eu lieu au printemps 2021 et qui transforme des tonnes de déchets abandonnés dans la nature en tonnes de fruits comestibles pour tous. « Les épidémies de demain viendront de la pollution d’aujourd’hui. Nous sommes donc tous concernés et si demain nous réagis-sons avec autant de véhémence face à cette problématique, je suis convaincu que très rapidement notre environnement sera propre » avait-il commenté à l’issue de ce record. Aujourd’hui, Clément Chapel parcourt et nettoie aussi la France, tantôt en courant, tantôt à vélo. À la fin de ce Trash Summer Tour, il tentera de réaliser une nouvelle première mondiale : un Ironathon, un Iron Man en ramassant les déchets. Sans aucun doute, le sport évolue !

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