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La Route du Rhum vogue vers plus d’éco-responsabilité

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Route du Rhum Surfrider Foundation Ecologie Carbone Voile Ecolosport

Les organisateurs de la Route du Rhum 2022, qui s’élance ce 6 novembre, se mobilisent pour rendre l’événement de cette célèbre course plus éco-responsable et durable, en travaillant notamment avec Surfrider Foundation. Tour d’horizon.

La Route du Rhum s’élancera ce dimanche 6 novembre de Saint-Malo vers la Guadeloupe pour quelques semaines de course intense. Alors que le monde de la voile parle de plus en plus de la notion de « performance durable », les nouveaux organisateurs, OC Sport Pen Duick, ont voulu mettre en place une stratégie d’éco-responsabilité plutôt avancée pour limiter l’impact environnemental de l’événement associé à la course. L’objectif principal de la démarche est de faire de la Route du Rhum une plateforme d’engagement pour la protection des océans. « En agissant en porte-voix et en connectant toutes les envies d’agir, nous souhaitons faire de cette course que nous aimons tant une force de préservation de la biodiversité marine et un accélérateur d’innovations responsables, au nom de l’océan » indique les organisateurs sur leur site.

A cet égard, l’organisation a noué un solide partenariat avec l’ONG Surfrider Foundation Europe, qui agit pour la préservation des océans. Pendant les deux semaines d’animations sur le Village départ de Saint-Malo (soit jusqu’au 6 novembre), de nombreux modules d’animation sont mis en place sur les 150m2 d’espaces que possède l’ONG. « Sur ce stand, nous avons toute une partie consacrée aux déchets aquatiques et au plastique, précise Raphaëlle Genoud, responsable des partenariats d’entreprise chez Surfrider. Par exemple, nous avons un module qui s’appelle « Les surprises de la marée » où le public doit mettre la main dans une boite et deviner ce qu’il y a à l’intérieur. Nous avons aussi mis en place un faux étal de poissonnerie, baptisé « poisonnerie » avec ce que l’on pourrait retrouver sur nos étals en 2050 si rien ne change. Il y a aussi une partie artistique avec une exposition sur les micro-plastiques, et un module sur la qualité de l’eau. »

Le volet changement climatique n’est pas éludé sur cet immense stand, où l’ONG évoque l’érosion, l’aménagement du littoral et organise aussi une « Fresque Océane », inspirée de la Fresque du Climat. Le 28 octobre dernier, une grande journée de conférence « Océan Engagé » était par ailleurs organisée. Quatre collectes de déchets ont aussi été prévus, dont la plus grosse, qui a eu lieu le 1er novembre, a permis de collecter notamment 5000 mégots en une heure…

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« C’est très intense car nous avons eu beaucoup de visiteurs. Nous devrions passer la barre des 10 000 personnes sensibilisées sur le stand en 2 semaines » ajoute Raphaëlle Genoud. Un chiffre très important, permis grâce à la mobilisation des 55 salariés et bénévoles, et qui satisfait évidemment l’ONG. « Nous sommes plutôt contents, poursuit-elle. En termes de volume, nous n’avons jamais eu cette possibilité de sensibiliser autant de monde. Nous attachons aussi un fort intérêt à l’aspect qualitatif, nous avons reçu des personnes déjà sensibles et d’autres pas du tout, c’est très intéressant. » Le bilan qui sera fait à l’issue de l’événement s’annonce donc plutôt positif.

Bilan carbone, mobilités durables et zones Natura 2000

Au delà de la sensibilisation sur les milieux océaniques, les organisateurs de la Route du Rhum souhaitent sensibiliser les spectateurs sur l’événement, à travers différents guides. Ils souhaitent aussi prévenir les impacts potentiels autour des zones Natura 2000, une initiative européenne visant à protéger la faune et la flore fragilisées. La vigilance sera ainsi renforcée sur les sites sensibles, qui accueillera forcément un public conséquent lors du départ. Si la Pointe du Groin sera fermée et le Cap Fréhel aura une jauge limitée, d’autres lieux aux tribunes naturelles pourront permettre de voir le départ.

L’impact carbone de ce type d’événements est aussi conséquent. « Dans cette perspective, OC Sport Pen Duick collabore avec ses fournisseurs techniques Toovalu et Carbone 4 pour réaliser un nouveau bilan carbone de l’événement afin d’identifier les postes les plus émetteurs de gaz à effet de serre, de définir une trajectoire de réduction à moyen et long terme et d’établir un plan d’action pour l’avenir » précise l’organisation.

75% de l’impact carbone de l’événement sont dûs aux transports. Pour remédier à cela, plusieurs partenariats ont été noué. Le premier avec la SNCF, qui mettra des TER supplémentaires en place, à des horaires adaptés pour faciliter l’arrivée des spectateurs, en provenance de Rennes. 17 TER par jour sont ainsi prévus entre Saint-Malo et la « capitale » bretonne. Autre partenariat, celui avec StadiumGO, plateforme de covoiturage entre fans qui permet la réduction de la facture environnementale. Enfin, pour encourager les mobilités électriques, des bornes de recharge ont été installées sur le Village, avec Emeraude Solaire.

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De premiers bons efforts sont ainsi fournis pour réduire l’impact environnemental et carbone de l’événement. Pour ce qui n’a pas pu être réduit ou pour les émissions incompressibles, l’organisation de la Route du Rhum aura recourt à la contribution carbone et financera des initiatives agricoles vertueuses, régénératrices et locales. L’objectif sera alors de « séquestrer des quantités significatives de CO2 tout en soutenant une dynamique d’emploi durable » proche de Saint-Malo.

L’impact des skippers, un autre sujet

Si nous avons volontairement mis le focus sur la partie événementielle de la course, n’oublions pas néanmoins l’impact que peuvent avoir les skippers, non pas sur l’océan mais autour de la conception de leur bateau. Le coût carbone de cette construction ne cesse d’augmenter, passant de 340 tonnes d’émissions de CO2 en 2010 à 550 tonnes en 2020​, selon Damian Foxall. Malgré cela, de nombreuses initiatives voient le jour, à travers des matériaux plus durables comme le lin – qu’utilise le skipper Roland Jourdain -, ou issus de chutes de carbone de l’industrie aéronautique.

La performance durable dans la voile sera d’ailleurs l’objet d’un article qui paraitra prochainement sur Ecolosport et dans le magazine Les Sportives.

© Photo à la Une : Alexis Courcoux / Route du Rhum 2022

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