La norme ISO 20121, certification référence en matière de management responsable dans l’événementiel et créée à l’occasion des Jeux de Londres 2012, vient d’être révisée, avec plus d’ambitions et de nouveaux objectifs.
La norme ISO 20121 a vu le jour en 2012 pour aider les organisateurs d’événements de tous types – sportifs, culturels, politiques, commerciaux… – à intégrer le développement durable dans leurs activités. Pendant de longues années, cette certification reconnue dans le monde entier était plutôt en avance sur son temps en permettant à des organisations, par le cadre qu’elle fournit, de structurer et valoriser la gestion d’événements. Si la norme vient d’être révisée, c’est notamment pour éviter l’écueil du greenwashing, qui a pu secouer la crédibilité de l’outil.
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« L’ancienne version a été construite entre 2010 et 2012 et certains enjeux RSE ont évolué et ont plus ou moins d’importance qu’au moment de la conception de la norme » nous dit Laetitia Zappella, consultante chez IPAMA, l’un des acteurs forts de la filière en France. « Il y a une montée en maturité du monde de l’événementiel. »
Le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Londres 2012 avait été un catalyseur de la norme originelle. Douze ans après, celui de Paris 2024 est l’un des acteurs phares du projet de révision, avec l’UNIMEV (Union Française des Métiers de l’Événement). Car c’est bien le secteur de l’événementiel professionnel français qui est à l’origine de cette mise à jour du texte, appuyé par l’AFNOR.
Largement présente dans les discussions de la première mouture de la norme, il est logique de voir la France prendre le sujet en mains. Si l’organisation des Jeux y est pour beaucoup, l’hexagone fait partie des pays qui compte le plus de certifications dans le monde. « Il nous semblait important qu’à l’occasion des JOP de Paris 2024, les évolutions et nouveautés apportées par le COJOP sur l’événement soient appliquées dans une nouvelle version de la norme ISO 20121, notamment sur la question de l’accessibilité » poursuit Laetitia Zappella.
Des nouveautés importantes et une appropriation progressive
Romain Riboud, Direction Impact et Héritage du COJOP Paris 2024, a justement piloté ce groupe de travail dans lequel 16 pays étaient représentés. « En s’organisant autour de plusieurs axes de travail issus d’une réflexion collective, on a réussi de rendre cette norme à la fois plus ambitieuse sur le fond et plus souple sur la forme », a expliqué Romain Riboud dans une vidéo de l’AFNOR.
La clarification du processus de certification et sa simplification (…) font en effet partie des objectifs et des axes de progression de cette mise à jour, tout comme l’alignement de « la norme avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations unies » ajoute Pauline Teyssedre, Directrice de la Stratégie et de la RSE du groupe Galis, auprès de l’UNIMEV. « Ensuite, nous avons renforcé les exigences en matière d’évaluation de l’impact. Il y a douze ans, la notion d’impact était moins tangible. Impact carbone, impact financier, impact humain, impact sur le territoire… Aujourd’hui, la norme demande explicitement de réaliser ces exercices. »
Si la rédaction d’une politique de développement durable adossée à un plan d’actions était déjà demandée aux organisations, avec des objectifs et des indicateurs de performance, la mesure des résultats et leur publication sont désormais exigées. « Nous avons beaucoup travaillé sur la notion d’héritage : comment optimiser l’existant, que reste-t-il d’un événement une fois terminé » développe Pauline Teyssedre. Pour les organisations sportives, une autre nouveauté concerne le sponsoring et les fournisseurs puisque la norme explicite clairement que « les activités, produits et services publicitaires offerts par des sponsors doivent être alignés sur les principes, objectifs et valeurs de développement durable de l’organisme ou de l’événement. »
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Qu’est-ce que cela implique pour les organisations déjà certifiées ou en cours de certification ? Ce sera du cas par cas en 2024, selon les certificateurs. A priori, sur l’année en cours, la première version peut encore être prise en compte mais elle sera complètement obsolète dès 2025. Un temps d’appropriation assez progressif qui semble bienvenu, pour ne pas perdre les organisations sur la route de la transition écologique et sociétale.