Le RB Leipzig, le Paris Saint-Germain, l’Olympique Lyonnais et le Bayern Munich. Nous connaissons depuis ce week-end les quatre derniers prétendants au titre de champion d’Europe 2020. L’occasion pour nous de dresser le portrait des quatre demi-finalistes de la Ligue des Champions, globalement investis dans la protection de l’environnement.
L’association Football France Ecologie a beaucoup fait parler d’elle depuis le déconfinement en se plaçant en principal lanceur d’alerte pour un monde du football parfois déconnecté de la réalité.
Selon elle, l’empreinte écologique d’une grande compétition de football est majuscule : 2,1 millions de tonnes de CO2 ont été émis pendant la Coupe du Monde 2018 en Russie. L’association précise que ce n’est qu’un sujet parmi tant d’autres : les déchets (10 tonnes en moyenne pour un seul match de la Ligue 1) ou les consommations d’énergies, d’eaux et de viandes inquiètent tout autant. « Il y a urgence à agir et le football a tout intérêt à se réinventer pour lui-même et pour la société, car il ne peut se jouer que si la planète est viable et la société stable« .
Les meilleurs clubs européens de cette saison sont-ils sensibles à l’environnement ? Éléments de réponse.
Paris et Leipzig si proches, si loin
Le hasard du tirage au sort de la Ligue des Champions a bien fait les choses : il verra s’affronter d’un côté deux clubs aux ressources financières confortables et de l’autre côté deux clubs aux modèles quasi-similaires.
En effet, le RB Leipzig, né en 2009, est appuyé par son célèbre actionnaire Red Bull et le Paris Saint-Germain, racheté par QSI en 2011, fait partie d’un « projet d’Etat » qatari. Si les deux clubs se rapprochent au niveau de la stratégie financière via leur richissime actionnaire, leur niveau d’investissement dans l’écologie diffèrent.
D’un côté, le bon élève. Le Paris Saint-Germain étant la vitrine du Qatar, l’image de marque « Paris » est presque aussi importante que les résultats sportifs. Les questions autour de l’environnement sont donc traitées avec beaucoup de sérieux.
Le PSG communique surtout autour de son nouveau centre d’entrainement, qui sortira de terre en 2022. Celui-ci préservera la qualité des sols et sera intégré au mieux au paysage local. Pour ce faire, le centre d’entrainement se dotera de vergers en agriculture biologique dont les fruits seront « consommés sur place par les joueurs et le staff du club tout en étant proposés aux écoles et associations du territoire », comme le précise Jamal Riffi, directeur immobilier au Paris Saint-Germain. Une fois ouvert, la gestion des déchets devrait se faire en intégralité sur site. Dans la même logique, 90 % des besoins annuels du centre et du stade en eau seront couverts par l’eau pluviale.
De l’autre côté, c’est silence radio sur les questions écologiques, pour le RB Leipzig. Si le club ne communique pas du tout sur le développement durable, son propriétaire en a fait son cheval de bataille. Sur son site internet, Red Bull tire un portrait écologique de son produit phare, la canette. « Les canettes sont en aluminium sont 100% recyclables » avance Red Bull. Ces mêmes canettes qui, pendant leur transport, « prennent 40% moins de place que les bouteilles en verre« .
Si cela peut ressembler davantage à une justification qu’à autre chose, la RSE a le mérite d’exister chez la marque aux taureaux rouges.
L’OL et le Bayern Munich sur la même longueur d’onde
Alors que les plus grands clubs européens s’endettent toujours plus, le Bayern Munich et l’Olympique Lyonnais sont souvent cités en exemple de gestion économique, notamment grâce aux ressources dégagées par leur stade, dont ils sont propriétaires. Nous ne saurons dire quel club accédera à la finale de la Ligue des Champions, mais s’il devait y avoir match sur le plan de l’écologie, il y aurait… match nul !
Le Bayern Munich est actif depuis plusieurs années sur le développement durable. En 2018, les Bavarois ont reçu le prix du Resuable Award qui récompense son passage à l’éco-cup pour les matchs à domicile à l’Allianz Arena. A cette occasion, le Bayern Munich a été salué comme un club qui « établit non seulement des normes en Europe sur le terrain, mais aussi en matière de prévention des déchets dans un des stades les plus modernes du monde ».
La même année, le club avait notamment commercialisé une tunique third conçue en partenariat avec l’association Parley for the Oceans, qui récupère des déchets sur les plages pour les transformer en textile.
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A l’Olympique Lyonnais, la couleur verte n’est traditionnellement pas de mise. Pour la transition écologique, le club a bouleversé ses habitudes en s’engageant, en partenariat avec son sponsor Veolia. Outre les aménagements de son stade à Décines (éclairage LED, accès en transports en commun électriques, installation de 6 ruches aux alentours du stade pour 100kg de miel récoltés, système de récupération d’eau de pluie pour les arrosages des pelouses et parking), le club a décidé de passer la seconde en engageant ses joueuses et joueurs comme ambassadeurs éco-responsables : Wendie Renard, Maxence Caqueret, Lucy Bronze, Jason Denayer et Eugénie Le Sommer.
Ces clubs très compétitifs sur le plan sportif sont pourtant loin du niveau d’investissement du Forest Green Rovers sur l’écologie. Le club de 4ème division anglaise (et loin de la Ligue des Champions !) fait tout pour réduire son impact, et a été élu club le plus écologique par la FIFA. Un exemple, à suivre !