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Lénaïg Corson et Clément Castets, deux engagé(e)s au Stade Français

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Le Stade Français Paris organise ce week-end un match en faveur de l’environnement, face à Clermont. À cette occasion, nous avons discuté avec Clément Castets et Lénaïg Corson, rugby(wo)men au sein du club parisien et ambassadeurs d’Ecolosport. Interview croisée.

Lénaïg Corson, vous êtes joueuse du Stade Français et de l’Équipe de France féminine mais vous avez aussi un rôle dans la stratégie RSE du Stade Français. Quelles sont vos missions ?

Lénaïg Corson : Effectivement, je passe les trois-quarts de mon temps avec l’Equipe de France et le Stade Français sur le terrain d’entrainement, et sur le quart restant, je suis Chargée de Missions RSE, depuis septembre 2020. Nous avons avancé sur de nombreux sujets et notamment sur la certification AFNOR, dont le club a obtenu à la première évaluation, le niveau engagé RSE. Cela nous permet de rentrer dans un processus qui concerne toutes les activités du club, il y a énormément de choses à mettre en place. Dans le cadre de la stratégie RSE du club, nous avons de forts enjeux sur la thématique de l’environnement. Vous le savez, je suis très engagée à titre personnel sur ce sujet. Agir à l’échelle d’un club, c’est sensibiliser beaucoup plus de monde !

Par exemple, nous avons mis en place des fontaines à eau à destination de l’ensemble du club – salarié(e)s, staff, joueur(se)s, association – car nous cherchons à réduire drastiquement notre consommation de bouteilles en plastique. Clément pourra vous en dire un mot puisqu’il en est un utilisateur (sourires). Notre autre axe de travail concerne la gestion des déchets, car nous sommes de gros consommateurs d’emballages. Le Stade Français Paris génère environ 650 tonnes de déchets par an. Notre objectif est bien sûr de réduire ce volume. Il faut mener un travail de fond et de sensibilisation auprès des collaborateurs du club, mais c’est très gratifiant quand ils suivent les actions que nous mettons en place. Nous allons également être accompagné par la Fondation Good Planet sur notre bilan carbone et sur les ateliers de sensibilisation. Cela concernera toutes les catégories du club, de l’école de rugby aux pros en passant par les filles. L’éducation est un de nos piliers de notre stratégie RSE.

Lénaïg Corson évolue au Stade Français Paris depuis 2018 – © Bertille Prod
Clément Castets, vous étiez très engagé au sujet de l’environnement quand vous étiez à Toulouse, notamment auprès du club. Vous comptez vous investir aussi au sein du Stade Français ?

Clément Castets : C’est plus facile de s’investir quand vous avez une certaine crédibilité rugbystique. Au Stade Toulousain, j’avais déjà plusieurs matchs à mon compteur et cela me permettait de faire du prosélytisme. À Paris, j’essaye d’abord de bien m’intégrer et de jouer avant de commencer à ronger les mecs sur ces différents sujets… (rires) En tout cas, je constate le travail de fond effectué par Lénaïg, notamment au niveau des bouteilles en plastique. Pour moi, les bonnes solutions sont celles qui sont les plus écologiques, économiques et pratiques. Ne plus avoir de bouteilles en plastique ne nous laisse plus d’autres choix que d’utiliser ces fontaines !

Le Stade Français organise un match pour la planète face à Clermont dimanche soir. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Lénaïg Corson : Comme je vous l’ai dit, nous avons lancé avec la Fondation GoodPlanet un partenariat sur plusieurs sujets. Le premier est ce match pour la planète que nous organisons le dimanche 10 octobre en marge de la réception de Clermont. Nous allons mettre en place plusieurs animations qui vont tourner autour de la protection de l’environnement et de la sensibilisation. Un clip va être réalisé avec les joueurs du club pour sensibiliser les supporters au tri et aux bonnes pratiques au sein du stade. Après un match, il y a énormément de déchets qui jonchent le sol, les supporters comptent un peu trop sur les équipes de ménage pour nettoyer après eux. Nous souhaitons donc utiliser l’image des joueurs pour montrer les bonnes pratiques au stade. Il y aura aussi une cleanwalk qui sera organisée en amont du match. Elle s’élancera de la Fondation GoodPlanet et se terminera au Stade Jean Bouin. Autre problématique : la mobilité. Nous avons noué un partenariat avec Karos, une plateforme de covoiturage en ligne, pour que les supporters qui habitent à proximité puissent se rendre au stade ensemble, dans la même voiture. Cela permettra de diminuer l’intense trafic routier les jours de match. Nous allons aussi mettre en place, en lien avec le PSG, un parking à vélos qui permettra aux supporters de venir en mobilité douce.

Clément Castets : L’option qui va être privilégiée par les supporters doit être la plus écologique mais aussi la plus pratique. Si nous voulons que les supporters viennent à vélo, il faut imaginer leur arrivée, qu’ils aient leur place juste devant le stade, puis un accès prioritaire par exemple. Il est fondamental que la solution écologique ne soit pas une contrainte.

Lénaïg Corson : Il doit y avoir une carotte au bout, ils doivent être gagnants !

Yann Arthus-Bertrand de la Fondation GoodPlanet et Thomas Lombard, DG du Stade Français Paris – © Stade Français Paris
C’est le point de départ de plusieurs autres rendez-vous de ce type LénaÏg ?

Lénaïg Corson : Vous me connaissez, les one-shot et la communication c’est bien, mais mettre en place des actions durables et pratiques c’est encore mieux ! L’idée est de dire aux gens que ce n’est pas si compliqué de changer ses habitudes de déplacement ou de consommation. Ce match est un coup de projecteur sur la protection de la planète mais certaines actions – le covoiturage, les parkings à vélo, le clip… – vont durer toute la saison et même au-delà !

Vous pensez que le rugby a davantage pris la mesure de l’urgence climatique ?

Clément Castets : Le rugby est à l’image du monde et de la société. Il est facile de dire que personne ne prend suffisamment la mesure, que les actions mises en place sont ridicules au regard de l’urgence climatique. Il faut regarder le côté optimiste des choses et se dire que ça bouge ! Un match pour l’écologie en 2003, ça n’aurait pas existé ! Aujourd’hui, c’est une évidence, et d’autres suivront.

Clément Castets sous ses nouvelles couleurs parisiennes – © Stade Français Paris

Lénaïg Corson : À mon sens, il y a eu un point de départ ou un point de réaction, c’est le premier confinement lié au Covid, qui nous a fait prendre conscience de la chance que nous avions. L’activité humaine s’est totalement arrêtée et la nature a repris le dessus sur l’Homme. Cela nous a permis de comprendre l’impact que nous avions sur elle. Il y a eu une prise de conscience de cette urgence climatique, et elle vient de notre envie de respirer un air moins pollué, de voir des paysages sans déchets sur le sol, d’observer encore certains animaux… Il y a mille exemples. À titre personnel, j’ai beaucoup plus communiqué sur mon engagement à partir de ce confinement. La société et le monde sportif ont réagi, et je pense notamment à la création de Fair Play For Planet par Julien Pierre, qui date aussi de ce moment-là. Je pense aussi à certains acteurs du monde sportif qui sont très en avance sur ces sujets-là, comme l’Olympique Lyonnais. Je tiens à les remercier car ils sont dans l’échange et le partage de leurs bonnes pratiques. C’est très enrichissant et ça nous permet de gagner du temps !

Les joueurs et joueuses, dans le vestiaire, sont-ils ou elles de plus en plus sensibles à ces questions ?

Clément Castets : Je pense qu’il y un effet « mouton » qui est très humain. Au début, quand on parle d’écologie dans un vestiaire de rugby, on se fait chambrer un petit peu et on cible tout ce que tu fais mal ! Puis, au fur et à mesure, il y a deux ou trois coéquipiers qui viennent te voir un peu à part et te disent que ce que tu fais est bien et qu’ils aimeraient savoir ce qu’ils pourraient faire, eux aussi. Et puis c’est parti ! Il faut faire un peu de « propagande » des bonnes pratiques et se les appliquer à soi-même, car cela peut créer un effet de groupe et une dynamique positive.

Lénaïg Corson : Je te rejoins Clément, il y a un effet boule de neige. Dans le monde actuel, nous ne pouvons pas fermer les yeux, et certainement pas notre génération. Il y a de plus en plus de catastrophes naturelles : inondations et incendies. Nous cherchons tous à mieux manger, à s’intéresser à la provenance de nos aliments, à regarder un peu plus les étiquettes… La société évolue. À chaque fois que j’ai pris la parole sur l’environnement, cela a été bien perçu. Avec les filles du XV de France, nous avons dernièrement voulu faire une vidéo de sensibilisation autour des produits de la salle de bain et nous avons choisi de la faire sur TikTok, un réseau social fort pour les jeunes aujourd’hui. Cette vidéo (voir ci-dessous) a fonctionné et a bien tourné sur les réseaux sociaux. C’est une bonne chose car ça permet à chacun de se sentir concerné et d’agir toujours un peu plus, chaque jour !

 

@lenacorson Parce qu’il n’y a pas de petits gestes ! 🌎🌱 #eco #fy #zerowaste #france #rugby #saveplanet #planet @cyrielleblasban @francerugby ♬ son original – Lena Corson

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