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Théo de Ramecourt (kitefoil) : « La pollution de la mer a un impact direct sur notre pratique »

Théo de Ramecourt Kitefoil Kitesurf Team EDF Paris 2024 Ecologie Ecolosport
© Théo de Ramecourt
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Triple Champion de France de kitefoil, Champion d’Europe en 2020 et Champion du Monde en 2021, Théo de Ramecourt (25 ans) est aussi un sportif engagé pour la protection de l’environnement. Entretien avec ce passionné de la mer, qui vise l’or à pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Théo, pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas, qui êtes-vous, quel est votre parcours ?

Théo de Ramecourt : Je suis originaire des Hauts-de-France et je suis passionné de kitefoil, un sport nautique. On évolue sur une planche équipée d’un foil qui nous permet de faire décoller la planche de l’eau, le tout tracté par un grand cerf-volant de 20m2. C’est une nouvelle et jeune discipline olympique, nous serons aux Jeux Olympiques pour la première fois lors de Paris 2024. Je me prépare donc à fond pour aller chercher la performance ultime et concrétiser mon projet de vie lors des Jeux.

Vous avez rejoint le Team EDF, un team de sportives et sportifs engagés. Vous, vous êtes plutôt sensible à la cause environnementale. Est-ce que vous pouvez nous en parler ?

Théo de Ramecourt : J’ai eu l’opportunité de rejoindre le Team EDF l’année dernière, après différents échanges avec l’équipe sponsoring de l’entreprise. J’ai pensé qu’il y avait la possibilité d’écrire une histoire sympa, de pouvoir se servir de leur image et de leurs moyens de communication pour faire passer des messages. Je suis particulièrement engagé pour la cause environnementale. À titre personnel, par exemple, je ne mange pas de viande, pour des raisons écologiques et animales. J’ai aussi fait un Master dans les sciences de la mer et je suis quotidiennement au contact de ses enjeux. Je suis directement touché par la plastification et les différents abus que subissent les océans. L’année dernière, par exemple, je n’ai pas pu m’entrainer pendant trois semaines après avoir heurté un sac plastique. Nous allons à 60km/h dans l’eau, le moindre déchet plastique nous arrête net, comme une voiture avec un arbre.

Avec EDF, nous avons aussi des projets intéressants autour de l’éolien en mer et de la mise en lumière d’autres projets à travers le kitesurf. C’est une entreprise engagée sur le plan environnemental, qui est partenaire de Paris 2024 et fournisseur d’énergie renouvelable pour cet événement. C’est génial qu’une telle entreprise s’engage auprès du sport et de l’environnement, et pousse pour promouvoir le changement.

© EDF
Avoir un partenaire engagé, pour l’environnement par exemple, est un pré-requis pour vous ?

Théo de Ramecourt : Carrément ! Que ce soit en tant que marque ou en tant que sportif, quand on s’engage auprès de l’autre, nous écrivons une histoire humaine commune. Avec EDF, c’est le cas. Le point de départ, c’est l’accompagnement et le soutien financier dans mon projet sportif, qui serait difficilement réalisable sans eux. Autour de ça, il y a une histoire qui se crée : d’un point de vue financier, sportif mais aussi d’un point de vue environnemental. Associer mon image et promouvoir une entreprise qui n’est pas spécialement engagé à ce niveau ou qui ne s’en soucie pas du tout, cela m’aurait beaucoup moins branché. Là, c’est en cohérence avec mon profil, et ça me fait plaisir.

Au-delà de la viande, que vous avez cité en exemple, comment vous mobilisez-vous et vous engagez-vous au quotidien pour avoir le moins d’impact ?

Théo de Ramecourt : Lors de mes entrainements, quand je suis sur la plage, je ramasse les déchets s’il y en a. Je veux laisser l’endroit le plus propre possible. Je pense que chacun doit anticiper la gestion de ses déchets quand il va sur la plage ou dans la nature. En mer, nous ramassons certains débris également, nous les ramenons sur terre pour les jeter. Après, ce sont des petits gestes du quotidien. J’essaie de réduire au maximum mes émissions, ma consommation d’électricité, d’eau…

Vous le disiez, vous êtes aussi étudiant en océanographie. Qu’étudiez-vous exactement ? Est-ce que cela a eu un impact sur votre engagement environnemental, ou à l’inverse, est-ce que ce sont vos engagements qui vous ont amené vers ces études ?

Théo de Ramecourt : L’un et l’autre sont arrivés dans le même temps, en fait. Je pense que le fait d’étudier tous les phénomènes physiques liés à la mer, les interactions qui peuvent exister entre les océans et l’atmosphère, ou les différents enjeux économiques et environnementaux liés à l’océan m’ont permis de me rendre compte de l’impact que l’être humain a sur la planète. Tout cela est arrivé dans une phase de ma vie où je me posais des questions sur ma place sur Terre, de l’impact que j’allais avoir et de la trace que j’allais laisser de mon passage. En 2019, pendant mon Master, je me suis questionné sur ce que je mangeais, sur d’où cela venait. Je crois que mon engagement vient d’un mélange de ma formation universitaire, de mon éducation liée au sport – et de cette remise en question perpétuelle pour être une meilleure version de soi-même pour être plus performant -, et du fait d’avoir mûri en tant que citoyen. Je me suis rendu compte des valeurs qu’il y avait au fond de moi et de ce que j’étais prêt ou pas à accepter et à cautionner.

Comment jugez-vous l’impact de votre pratique, entre le matériel, les déplacements, etc… ? Qu’est-ce qui va ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ?

Théo de Ramecourt : Le kitefoil nécessite beaucoup de matériel pour pratiquer. Les matériaux sont issus de chutes de carbone ou de nylon, ce ne sont pas des matériaux éco-responsables. Depuis quelques années, les acteurs et équipementiers de l’industrie essaient de réduire au maximum leur empreinte lié à ces éléments. Il y a un travail de Recherche & Développement effectué pour avoir des pièces éco-conçues.

Nous sommes au contact de la mer, pas de la haute-mer, nous partons de la plage, sa pollution a un impact direct sur notre pratique : cela peut inspirer les gens. Préserver et profiter d’un environnement sain et beau est dans l’éducation des kitesurfeurs. C’est l’essence même de ce que nous faisons. Nous ne voulons laisser aucune trace. Je pense enfin que nous sommes de bons porte-paroles car nous sommes tout le temps au contact de ces problématiques. Quand on raconte avoir trouvé une bâche de 4x3m en pleine mer, à 500m du bord de la plage, cela a du poids auprès des gens et nous contribuons à faire évoluer les mentalités. Notre pratique nous crédibilise.

Photo à la Une : © Théo de Ramecourt

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Michaël Ferrisi
Michaël Ferrisi

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