Confronté aux conséquences du changement climatique, la Fédération internationale de ski (FIS) a lancé la semaine dernière un calculateur d’émissions de CO2 pour son écosystème.
En mars dernier, l’UEFA, fédération européenne de football, lançait un calculateur d’empreinte carbone. Sept mois plus tard, c’est au tour de la Fédération Internationale de Ski (FIS) de lancer le sien, qu’elle souhaite mettre à disposition de toutes les fédérations nationales et organisateurs de compétitions liés à la FIS. La montagne est en effet en première ligne face aux conséquences de la hausse des émissions carbone et donc du changement climatique. L’impact sur le ski et ses compétences est déjà bien visible, et va s’accentuer dans les prochaines années. Alors, il faut réduire. Et pour cela, bien connaitre ses émissions de CO2.
> Découvrir : Le calculateur d’émissions de CO2 de la FIS
La lutte contre le changement climatique est l’un des engagement majeurs du
programme Impact de la FIS. Pour cela, il est bien évidemment nécessaire de réduire les émissions de CO2 de la FIS, qui s’élevait à 161,7 tonnes de CO2eq en 2023, autant que des événements de son écosystème et des fédérations qui lui sont liées. Pour contrer la complexité liée au calcul carbone, la Fédération a souhaité créer “un outil convivial”, selon les mots qu’ils emploient, “une plateforme simple et directe permettant de calculer, de comprendre et donc d’agir sur les émissions liées aux événements et aux activités.”
58 600 tonnes de CO2eq générés par la saison 2023/24
Le calculateur permet à un organisateur de connaitre ses émissions de CO2, mais aussi de les prendre en compte lors de la planification de l’événement, avant que des décisions ne soient prises dans les domaines de l’énergie, de la mobilité, des installations sportives, de l’approvisionnement, de la production de neige ou de la logistique. La Fédération Internationale de Ski a aussi mis à disposition un guide, des tutoriels vidéos et organise des ateliers en ligne auprès des bénéficiaires.
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« Notre intention est de faire en sorte qu’un maximum de parties prenantes adoptent le calculateur de CO2 de la FIS, ce qui offrirait aux sports de neige beaucoup plus d’uniformité, de transparence et de comparabilité dans le traitement de leurs émissions » a commenté Susanna Sieff, directrice du développement durable de la FIS. « Le calculateur vous donne la possibilité de choisir, par exemple, entre un service de restauration proposant des aliments végétaliens ou à base de viande et de comprendre dans quelle mesure chacun contribuerait à l’empreinte carbone de votre événement. Vous pouvez prendre des décisions sur la base de chiffres tangibles et vérifiés. »
La FIS estime que la saison 2023/2024, qui s’est achevée au printemps dernier, a émis 58 600 tonnes de CO2eq. Elle s’appuie sur l’étude de 69 événements, dont les données ont été extrapolés aux 177 événements de la saison. En moyenne, chaque événement aurait donc généré environ 331,1 tonnes de CO2eq. Avec ce calculateur, la Fédération Internationale de Ski aura bien plus de mal à justifier un calendrier parfois mal imaginé, qui augmente les émissions de CO2, avec des déplacements transcontinentaux réguliers. La FIS comme les fédérations nationales et organisateurs d’événements ne pourront également plus dire qu’ils ne savaient pas. Car pour prolonger ses activités, le ski doit d’abord sauver la montagne.
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