ÉDITO – Ce jeudi 22 avril 2021, nous célébrons le Jour de la Terre. Nous célébrons sa beauté, sa singularité, sa biodiversité. Nous célébrons le vent, nos océans et le printemps. La Terre ne prend ni pause, ni mi-temps. Mais je vais prendre le temps. Le temps de rêver.
Je rêve d’une passion, dévorante et entêtante, qui subit les foudres des dérives du passé et du présent. Le sport est à l’arrêt, sommé par un virus couronné de renvoyer ses pratiquant(e)s dans leur canapé. Au-delà de la simple pratique sportive et des bienfaits sur la santé, c’est un système de socialisation, d’éveil, d’inclusion et d’éducation qui est en sommeil. Et c’est dramatique.
Je rêve donc d’un monde où l’écologie et le bon sens l’ont emporté face à la déraison et l’aveuglement. J’en rêve, avec un soupçon de naïveté.
Je rêve d’un monde positif, enjoué et vertueux. Arrêtons de dénoncer et de polémiquer à chacune de nos respirations. Accompagnons, donnons, sensibilisons !
Je rêve d’un sport totalement engagé pour la protection de notre planète et assez fort pour montrer le chemin. Sans équivoque. Sans « oui mais ». Protéger la planète, c’est protéger le vivant. Protéger le vivant, c’est se protéger soi-même. Se protéger soi-même, c’est continuer à vivre les belles émotions que nous procurent un but, un coup de pédale ou une victoire.
Je rêve d’un sport guidé par la clairvoyance de nos dirigeants face aux véritables enjeux de notre temps. Une Coupe du Monde au Qatar, sérieusement ?
Je rêve d’un sport guidé par une Super Ligue de l’environnement. Une ligue de clubs conscients qu’il faut agir, que c’est urgent et que c’est maintenant !
Je rêve d’un modèle en transition, toujours guidé par la passion et l’innovation, mais aussi par la raison. Jouez, allez-y, faites-nous vibrer, continuez, mais soyez responsables, pas coupables.
Je rêve d’un monde où le sport aura toute sa place, où l’on jouera davantage que 6 mois par an – parce que c’est ce qui nous attend, où l’on ne paiera pas le prix de la montée des océans, et où l’on ne prendra pas, tel un déferlement, le boomerang de nos erreurs d’antan.
Je rêve d’un sport où les fans viendraient tous au stade à vélo ou en marchant, mangeraient localement et sainement, achèteraient des produits éco-conçus et locaux, et où on ne leur donnerait pas une bouteille en plastique s’ils veulent de l’eau. Rien de bien méchant, juste du bon sens, bon sang !
Je rêve d’un monde où les sapes étrennées par nos idoles auront vidé les océans de ces millions de tonnes de plastiques encombrants.
Je rêve d’un sport plus vert, plus juste, plus solidaire, plus accessible et plus égalitaire.
Dites-moi que je ne rêve pas totalement…
À l’unisson, prêts, changeons !