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The Shift Project veut décarboner le sport

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© Thomas Serer/Unsplash
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Le 19 mars prochain, à Lyon, The Shift Project rendra le rapport intermédiaire du projet « Décarbonons le sport » sur la décarbonation des grands événements sportifs et des stades.

Lancé il y a quelques mois, le programme « Décarbonons le sport » vise à « imaginer la transformation du secteur du sport français pour répondre aux contraintes physiques qui le conditionnent et avant tout à la double contrainte carbone. » The Shift Project va présenter le rapport intermédiaire de ses travaux sur le sport mardi 19 mars, à Lyon et en visio (inscriptions possibles sur ce lien), dans le cadre des États Généraux Sport Planète organisés par MAIF, partenaire et soutien financier du projet. Ce premier rapport, qui expose les réflexions en cours, concerne les infrastructures sportives que sont les stades, et évoquera l’impact énergétique et carbone lié aux événements qui y sont organisés.

« A part celui contenu dans le souffle rauque du pratiquant, il y aurait des émissions de CO2 dans le sport ? » se questionnait faussement Jean-Marc Jancovici sur les réseaux sociaux pour évoquer cet événement. L’intérêt du Shift Project et de ses Shifters pour le sport est récent mais aussi multiple. Ce secteur d’activité est en effet autant victime du changement climatique que coupable de la quantité de gaz à effet de serre émis par ses événements, a fortiori par les plus grands d’entre eux. Il possède aussi une capacité d’influence sans égal, ou presque.

« L’un des intérêts – et pas le moindre – du sport est que tout le monde voit de quoi il retourne. Comme pour le climat c’est déjà un peu moins vrai, le fait d’associer les deux permettra peut-être de toucher un nouveau public, du moins nous l’espérons » analysait de son côté Jean-Marc Jancovici, en conclusion de sa publication.

Le sport, victime autant que coupable

Face aux risques qui se multiplient (canicules, sécheresses, feux, inondations…), les événements sportifs sont de plus en plus vulnérables, et le seront encore davantage dans un monde dont le climat se réchauffe. La montée des températures va également contraindre la pratique sportive : jusqu’à deux mois de pratique sportive en moins par an, dans un monde à +4°C, selon un rapport du WWF. Enfin, et nous l’avons vu en 2022, les problématiques d’approvisionnement énergétique et les coûts de l’énergie ont mis à mal certaines infrastructures comme les piscines, dont certaines avaient temporairement fermé leurs portes. Les conséquences sont importantes : la pratique de la nage est aussi une question de sécurité, autant que la pratique sportive est aussi une question de santé publique.

> Lire aussi : Décès de deux footballeurs, chaleurs sur le Tour… Peut-on encore faire du sport en été ?

S’il est victime, le sport a sa part de responsabilité et de culpabilité. Statistiquement, on pourrait être tenté de dire qu’elle est faible au regard des autres secteurs : la consommation énergétique du sport représente moins de 1% de la consommation nationale. Néanmoins, son mix énergétique est très carboné : 73% des gymnases et salles de sport sont encore alimentés en chauffage par des combustibles fossiles, 63% pour les piscines et 54% pour les salles polyvalentes. En outre, à titre indicatif, l’impact carbone d’un événement sportif est lié au minimum à 80% aux transports.

L’influence du sport, sa visibilité médiatique, son poids économique et sa capacité à rassembler les populations lui accorde une responsabilité plus importante encore. Se détourner des enjeux climatiques est ainsi impossible quand 37 millions de personnes de plus de 15 ans pratique une activité physique ou sportive régulière.

Un programme chargé

Ce 19 mars, il sera question de tout ça à la fois, de l’impact du sport sur le climat, de son adaptation au changement climatique, de l’utilisation de son influence. Le football et le rugby seront d’ailleurs les principaux sports étudiés, à travers leurs grands événements et leurs grands stades.

Le matin, après quelques mots d’introduction, le rapport intermédiaire sera présenté (10h30) autour d’Alan Lemoine, ancien sportif de haut-niveau et chargé de projet Sport au Shift Project, et des membres certains membres des groupes de travail : Mael Besson, Justine Birot, Cédric Borel, Jimy Bercon, Clara Girard et Jean-Noël Geist. Cette présentation sera précédé d’une ouverture du biologiste Gilles Boeuf. En fin de matinée (11h30), certain(e)s acteurs et actrices du secteur interviendront dont Philippe Tauvel, Maelle Trarieux ou Mélina Robert-Michon.

L’après-midi, des ateliers collaboratifs seront organisés autour de la décarbonation du sport et sur différents sujets : alimentation, mobilité, programmation des calendriers… Se posera enfin la question de la priorité de la suite des travaux : quelles thématiques prioritaires du secteur doit traiter The Shift Project ? Des réponses à cette question dépendra le rapport final, qui comprendra solutions et préconisations sur les différents leviers de décarbonation à enclencher afin d’atteindre les objectifs climatiques du sport.

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