Média positif et engagé pour un sport durable

Alain Bernard : « Le sport peut tout changer »

Alain Bernard Team EDF Ecologie Natation Piscine Ecolosport
Twitter
LinkedIn
Facebook
WhatsApp
Email

Champion olympique en 2008, l’ex-nageur Alain Bernard s’est confié à Ecolosport sur sa sensibilité pour l’environnement. Il parle de ses engagements, du Team EDF dont il fait partie et évoque aussi l’actualité autour des piscines, victimes de la crise énergétique. Entretien.

Alain, quelle est votre sensibilité pour la protection de l’environnement, les questions énergétiques ou liées à l’eau ?

Alain Bernard : Sensible, je le suis. Ça passe par des petits gestes du quotidien et ça commence très jeune, grâce à l’éducation. Le sport contribue à cela, on doit respecter les adversaires en compétition. Au quotidien, c’est pareil, on doit respecter certains gestes : je roule en voiture électrique ou hybride rechargeable car je suis amené à beaucoup me déplacer, je fais attention aux lumières et à la consommation d’électricité, idem pour l’eau… J’ai évolué pendant des années dans des piscines pleines d’eau potable, et c’est tristement d’actualité aujourd’hui, d’ailleurs, avec la crise énergétique. À ce sujet, j’ai développé un concept de piscines à destination des collectivités. Elles sont beaucoup plus économes en énergie. La halle de bassins est ventilée naturellement, ce qui permet de s’affranchir du traitement d’air important qu’impose l’Agence Régionale de Santé.

Est ce que la pratique de la natation et ce contact avec l’eau y a joué un rôle ?

Alain Bernard : Ça a forcément eu un impact. Plus jeune, au tout début de mon cursus de haut-niveau, j’ai déclenché un asthme d’effort dans une vieille piscine dite « tournesol » à Aubagne, dont le système de ventilation n’était pas optimal et j’avais sûrement un terrain génétique plus sensible que mes copains et copines d’entrainement. Cela m’a freiné dans ma progression.

Vous êtes aussi ambassadeur du Team EDF depuis 15 ans, quel rôle à joué l’entreprise dans votre prise de conscience ?

Alain Bernard : Je suis très fier de ce partenariat, c’est une sacrée aventure ! En début d’année, lors de notre dernier séminaire, nous avons participé à une Fresque du Climat. Ça interpelle, car deux visions se confrontent. D’un côté, les pouvoirs politiques, les lobbys et les industries nous poussent à consommer. D’un autre côté, nous sommes acteurs, au sein de la société, et nous pouvons faire bouger les lignes grâce à nos petits gestes. Au sein du Team EDF, nous sommes issus de sports différents et d’histoires différentes. Nous sommes réunis pour l’aspect sportif évidemment, et pour des projets qui tendent vers le très haut-niveau, mais aussi pour l’aspect sociétal et autour de cette question : que peut apporter le sport dans la société ? Beaucoup de choses ! J’étais par exemple introverti et réservé plus jeune, le sport m’a aidé à m’ouvrir aux autres, il m’a ouvert l’esprit ! J’ai une petite devise d’ailleurs, que Paris 2024 a aussi utilisé : « le sport peut tout changer ». Pas seulement au niveau sportif, aussi au niveau du comportement et des attitudes.

Alain Bernard Team EDF Ecologie Natation Piscine Ecolosport
Vous parlez des Jeux de Paris 2024, dont EDF est partenaire. Pouvez-vous nous parler du programme « enJeux d’avenir 2024 » ?

Alain Bernard : Avec « enJeux d’avenir 2024 », l’idée est d’essayer d’emmener le plus de jeunes dans cette dynamique de sensibilisation à la pratique sportive régulière. On parle ici davantage d’activité physique et sportive plutôt que de sport, très connotée autour de la compétition ou de la souffrance. Pour quelqu’un qui est sédentaire, un objectif ambitieux peut être 20 à 30 minutes de marche chaque jour. Autour de Paris 2024, et au delà des jeunes, le plus important pour moi est d’emmener un maximum de personnes, de toute génération, de toute origine, de tous les territoires, vers de l’activité régulière. Tous ne seront pas sportifs de haut-niveau, mais le plus important est ailleurs. Être en bonne santé physique aide à être en bonne santé mentale.

Avez-vous un avis à partager sur la situation difficile des piscines qui doivent supporter des coûts importants liés à l’énergie et qui pour, certaines d’entre elles, ont récemment fermé ?

Alain Bernard : C’est très dommageable, évidemment. Mais que vaut mon avis ? Je ne suis pas celui qui paye les factures. Sur le fond, je ne m’aventurerai pas à commenter. Sur la forme, il y a des signaux qui peuvent être choquants néanmoins. J’ai cru comprendre qu’à Limoges par exemple, l’exploitant a décidé de fermer la piscine sans en parler à la collectivité. C’est dramatique ! Ce qui m’alerte, c’est l’impact de ces fermetures sur l’apprentissage de la nage et donc sur la recrudescence du nombre de noyades, une cause très importante pour moi. La crise énergétique succède en plus à la crise de la Covid, où de nombreux enfants ou seniors n’ont pas pu bénéficier d’un cursus d’apprentissage suffisant.

Twitter
LinkedIn
Facebook
WhatsApp
Email

Ecolosport le PODDCAST explore la façon dont le sport peut contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU et comment ceux-ci peuvent soutenir le développement du sport.