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Sport & labels : des cadres de référence pour structurer son engagement

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Dossier – Les labels éco-responsables dans le monde du sport ont fleuri ces dernières années et permettent aux organisations sportives de structurer leur démarche et leur engagement.

Dans un contexte global de plus en plus mature sur les sujets environnementaux et qui n’hésite plus à pointer du doigt les dérives des grands événements (n’est-ce pas Pékin 2022, Qatar 2022 et consorts ?), les acteurs du milieu sportif s’organisent et tendent à reconnaître leur responsabilité en la matière. Habituées à être dans l’opérationnel, les organisations sportives ont parfois du mal à lever la tête du quotidien et à structurer une véritable démarche sociétale. Beaucoup d’entre elles se mettent alors à la recherche d’un référentiel pour les aider à initier ou formaliser leurs engagements. Ainsi, depuis quelque temps, labels, chartes ou normes fleurissent ici et là. Difficile de faire son choix au milieu de toute l’offre existante pour des clubs encore peu à l’aise avec le sujet ! Nous nous sommes donc intéressés aux principaux labels du secteur pour tenter d’y voir plus clair et d’aider les organisations à faire leur choix.

Si c’est collectivement que nous gagnerons la bataille contre le réchauffement climatique, il n’en reste pas moins que l’engagement de chacun à son niveau est nécessaire. Il en est de même dans le milieu sportif. Les organisations sportives ont longtemps refusé d’accepter d’assumer leur responsabilité environnementale préférant s’engager sur des thématiques où elles estimaient avoir plus de crédibilité et de légitimité telles que l’inclusion, la lutte contre les discriminations, le sport-santé, etc. Aujourd’hui, les choses évoluent. De plus en plus de fédérations, comités d’organisations, clubs et sportifs s’engagent en faveur d’un sport plus respectueux de son environnement.

En juillet dernier, WWF France publiait un rapport « Dérèglement climatique : le sport a +2°C et +4°C » afin d’illustrer les conséquences du réchauffement climatique sur la pratique sportive des Français et Françaises. Réalisé avec le soutien du Ministère des Sports, ce rapport apportait des exemples très concrets des adaptations que les acteurs du milieu sportif seraient obligés d’opérer si aucun changement dans notre façon d’organiser et pratiquer le sport étaient apportés.

Les acteurs publics apportent de vraies solutions

Cette prise de conscience dans le secteur du sport ne date pourtant pas d’hier, elle s’est juste intensifiée. Dès 2009, le CNOSF proposait aux structures sportives de faire labelliser leur événement comme manifestation engagée en faveur du Développement Durable. « Nous avions identifié les événements comme levier d’engagement auprès de nos organisations » nous indique Audrey Wittersheim, Chargée de mission Développement Durable et Sports de Nature au CNOSF. « Nous voulions leur montrer qu’agir pour un sport plus engagé et respectueux était possible en valorisant ce qui était fait et en renforçant les liens au sein du mouvement sportif. » La porte d’entrée par les événements est une bonne idée pour toucher et sensibiliser des acteurs qui sont dans l’opérationnel et qui sont habitués à vivre dans le court terme et l’exigence du résultat. Cependant, ce ne sera pas suffisant pour engager une vraie transformation du secteur. Dans ce genre de dossier, il faut du temps, des engagements stratégiques individuels et collectifs pour y arriver.

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Le CNOSF propose un des labels éco-responsables reconnus dans le sport – © Sportbusiness.club

C’est ce que le Ministère des Sports et le WWF ont tenté d’impulser en 2017 avec la mise en place d’une Charte des 15 engagements éco-responsables des événements sportifs, dont la deuxième version est sortie en décembre dernier. Signée par 105 signataires représentant plus de 350 événements et 80 équipements sportifs, cette Charte est devenue une référence et est citée en exemple dans beaucoup de pays européens. Tout comme le label du CNOSF, la charte du Ministère est accessible à tous les organisateurs d’événement et est gratuite. Les signataires s’engagent et sont jugés sur des obligations de moyens mis en place pour l’atteinte des objectifs et non des obligations de résultats – du moins pour le moment.

A l’heure des réseaux sociaux et de la communication à outrance, la tentation de communiquer sur ses engagements est grande mais non sans risque. En France, il n’existe pas de règlementation encadrant la notion de label. Ce vide juridique laisse donc place à toute sorte d’initiatives plus ou moins sérieuses et ce dans tous les secteurs. Le sport n’y échappe donc pas. Alors entre labels fédéraux, chartes, normes, il est difficile pour les non-spécialistes – et aussi les spécialistes d’ailleurs – de s’y retrouver. La profusion de ce type de démarche peut ainsi avoir l’effet inverse que celui espéré, soit bloquer l’envie de passer à l’acte, soit décrédibiliser les démarches entreprises par tout un secteur. L’exercice est donc périlleux dans un monde très concurrentiel. Comment ne pas s’exposer et prouver la bonne foi de son engagement ? On peut comprendre que les acteurs engagés dans une démarche structurée, formalisée et durable n’aient pas envie d’être des dommages collatéraux d’acteurs moins sérieux en la matière. Difficile aussi de se lancer dans une démarche de certification ISO 20121 pour des acteurs qui sont souvent à flux tendu au niveau ressources humaines et dont les budgets sont limités.

« La clé, c’est de se donner du temps et d’engager l’ensemble de la structure dans le projet » note Audrey Wittersheim. « Il existe différents niveaux d’engagements, mais l’important reste de s’engager. Du côté du CNOSF, nous avons profité de la pandémie pour revoir le fonctionnement de notre label. Après plus de 10 ans d’existence, il était temps de le réactualiser et de l’adapter aux nouvelles attentes de notre secteur. Nous nous sommes même posés la question de garder ou non ce label au regard des nouveaux outils qui avaient vu le jour. Nous nous sommes dit qu’il était important de le conserver. Ce label donne un cadre et une méthodologie à suivre pour un grand nombre de structures. Nous avons renforcé nos exigences en intégrant des critères obligatoires et étant plus directifs. »

Fair Play For Planet, Fondation Relais Vert… les labels privés ne sont pas en reste

Du côté des labels privés, la clé est la qualité de leur référentiel. En ce qui concerne Fair Play For Planet, le premier label privé à avoir vu le jour, ce sont plus de 350 questions sur les sujets de gouvernance, économiques, sociaux et environnementaux qui alimentent la grille d’évaluation. L’audit est réalisé par un cabinet externe et le label est réévalué tous les 2 ans. Réalisé en collaboration avec l’ADEME, le référentiel FPFP est reconnu et est gage de sérieux. Le nombre croissant de clubs amateurs et professionnels s’engageant dans un processus de validation est d’ailleurs de plus en plus grand, le milieu ayant bien accueilli l’arrivée du label malgré un coût proche des 4 000€ pour un club de niveau national. Il est décliné pour les clubs, les événements et les sites sportifs. Des noms prestigieux ont d’ores et déjà opté pour FPFP, tels que l’Olympique Lyonnais, récemment élu Champion de France de l’écologie, le HAC Foot, la Section Paloise, le CA Brive ou encore le Racing Club de Strasbourg.

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Fair Play For Planet a su s’imposer comme une référence des labels éco-responsables dans le sport – © Erwan Guyonnaud

Le label de la Fondation Relais Vert a aussi vu le jour il y a désormais plusieurs mois. Il est destiné aux courses (petites, moyennes, grosses), aux structures et infrastructures sportives ayant été, au préalable, certifiées par leur outil. Les postulants sont ainsi évalués sur leur capacité à intégrer le changement dans leur organisation afin de pouvoir déployer les solutions concrètes permettant un résultat identifiable et quantifiable. Le référentiel est le résultat d’un travail mené en intelligence collective avec des responsables d’association, du WWF, des organisateurs et du cabinet des Enjeux et des Hommes. Ce label est la traduction concrète de la Charte du Ministère des Sports. Attribué pour 1 an, l’accompagnement et le conseil en amont de la labellisation est entièrement gratuit, la Fondation proposant aussi des solutions concrètes venant terminer le processus. Seule la certification est payante, le coût variant en fonction des structures. La Fondation ne cherche pas à en faire commerce et souhaite rendre cette certification accessible afin de participer à l’effort collectif d’engagement de tous les acteurs vers un sport plus responsable. Le Rugby Club Auch et le Domaine de Manville (golf) sont les deux premières structures à avoir été labellisés.

Enfin, d’autres outils apparaissent pour accompagner la prise de conscience des acteurs du milieu sportif comme l’indice OXY proposé par le cabinet de conseil en stratégie responsable Oxygène Sport, dont le but est de mesurer et valoriser l’engagement environnemental et sociétal des acteurs. Après un audit initial puis une évaluation réalisée autour de 80 indicateurs couvrant 3 champs du développement durable, l’acteur bénéficie de conseils pour l’aider dans sa progression et notamment dans la valorisation de ses engagements auprès des sponsors. La démarche globale vise à proposer un nouveau modèle économique responsable.

L’offre présente sur le marché est donc riche et variée pour les acteurs du sport. Il est ainsi essentiel de prendre le temps de se poser les bonnes questions en début de démarche afin d’opter pour l’outil adapté à ses besoins et à ses capacités (humaines et financières). Ce qui convient à une organisation ne convient pas forcément à une autre : ce qui est important, c’est d’oser se lancer et d’agir. Nous n’avons plus le temps !

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Ecolosport le PODDCAST explore la façon dont le sport peut contribuer à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) de l'ONU et comment ceux-ci peuvent soutenir le développement du sport.

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