L’année 2020 se termine, l’occasion pour Ecolosport de faire une série rétrospective autour de 6 thèmes piochés dans la Charte des 15 engagements éco-responsables : innovations, sensibilisation, alimentation, déchets, énergie et mobilité.
Rétro 2020 (4/6) – Pour le 4ème volet de notre rétro 2020, Ecolosport fait le point sur la pollution la plus visible : les déchets, et leur gestion dans le monde du sport.
La France rejette 80.000 tonnes de déchets par an dans les mers et océans. Rien que la France. Pas étonnant, donc, de voir la gestion des déchets comme première pierre de la stratégie éco-responsable des organisations sportives. Certaines d’entre elles s’arrêtent là – et c’est bien dommage ! -, d’autres vont au delà. De nombreux acteurs ont contribué en 2020 à réduire la pollution plastique autour des événements sportifs.
Parmi ces acteurs, certains joggeurs ont fait du ramassage de détritus durant leur pratique une vraie spécialité. Le plogging, vous connaissez ? Vous en avez sûrement déjà entendu parler ! Parmi ces coureurs – pas tous du dimanche… – Nicolas Vandenelsken s’est fait remarqué durant le Tour de France 2020. Il a couru entre 3 et 9km par jour, sur chaque lieu d’arrivée d’étape, en ramassant les déchets qu’il trouvait sur son parcours. Il partageait ensuite son Tour de France en plogging sur les réseaux sociaux, sous le nom de GreeNicoTour. Ce Tour de France en appelle un autre pour l’année 2021 : un tour de France en courant. “Mon projet est d’aller, dans chaque ville où je passerai, dans les écoles et sensibiliser les enfants à la fois sur l’activité physique et sur l’écologie. Pourquoi pas faire du plogging avec eux sur les 2 derniers kilomètres de mon étape ?”
Le Tour de France, parlons-en. Cette année encore, les polémiques autour de l’impact écologique de cet événement populaire et itinérant n’ont pas ralenti. Mais Karine Bozzachi, responsable RSE du Tour, a défendu le bilan de la gestion des déchets du Tour sur Ecolosport, en septembre dernier : “Cela fait 10 ans que nous avons développé une vraie expertise sur la gestion des déchets, avec l’association Les Connexions. Le dispositif prend de l’ampleur chaque année : nous avons cette année 9 coordinateurs environnement qui diffusent des messages aux spectateurs du Tour, tout au long de chaque étape.” En plus des différents containers mis en place sur le parcours du Tour de France.
Ramasser les déchets, un acte citoyen qui plait de plus en plus !
De nombreuses actions de ramassages sont organisées, depuis de nombreuses années. C’était bien entendu le cas en 2020, où elles se sont sans doute renforcées. Le World Clean Up Day est sûrement l’un des plus gros événements de ce type. Cette année, l’association s’est allié au monde du sport, qui a largement contribué au succès de son édition 2020 : 4.000 collectes en France, pour 140.000 personnes mobilisées et 525 tonnes de déchets ramassés !
Des déchets à ramasser, c’est justement la spécialité de l’Escargot Anglais et du Sanglier Marseillais. Si vous ne connaissez pas ces deux-là, vous ratez quelque chose… Edmund Platt et Fred Munsch parcourent la France, entre Marseille et Paris, en ramassant les détritus qui jonchent le sol. Avec beaucoup d’humour, de folie et d’optimisme, le duo sensibilise aussi les Français qu’ils croisent sur leur passage. Une vraie bouffée d’oxygène que nous vous proposions en octobre dernier.
Malheureusement, tous les déchets ne se trouvent pas sur la route du duo franco-anglais. Ceux qui sont jetés et ne sont pas ramassés finissent dans les océans et les mers, et notamment la Mer Méditerranée, la plus polluée du monde. C’est là qu’intervient Anaëlle Marot et son Projet Azur. À l’été 2020, Anaëlle a parcouru 1.000km sur la côte méditerranéenne française, à vélo et en kayak, pour récupérer 3,6 tonnes de déchets, entourés de plus de 700 bénévoles mobilisés pour l’occasion. Pour 2021, le Projet Azur remontera la Loire, à vélo et en kayak, pour se confronter “à la source du problème.”
Des initiative similaires à celles évoquées plus haut existent dans le sport professionnel et ses clubs. C’est le cas des joueurs du Montpellier HR qui, chaque année en collaboration avec Project Rescue Ocean, nettoie les littoraux, plages et rivières de leurs trop nombreux détritus. Florent Comptour, chargé de projets évènementiels au Fonds de dotation Montpellier Rugby expliquait : “Le résultat est édifiant : en deux heures, les sportives et sportifs ont collecté plus d’une tonne de déchets.” Depuis que vous lisez cet article, les Français viennent d’en écouler une demi-tonne dans la nature…
Photo à la une : Christophe Chellapermal